Au Bénin, le parti politique « Le Libéral » se retrouve depuis quelques heures au cœur d’un scandale de corruption présumée. L’affaire a été rendue publique à la suite d’un communiqué du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane SEIDOU, publié le jeudi 15 mai 2025. Quelques heures après l’arrestation des responsables dudit parti, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario METONOU, a tenu une conférence de presse ce vendredi 16 mai 2025, afin d’apporter des précisions sur l’affaire.
Dans sa déclaration, le magistrat a indiqué qu’un cadre du ministère de l’Intérieur a reconnu avoir perçu la somme de cinq millions (5 000 000) de francs CFA dans le cadre du processus administratif de reconnaissance officielle du parti « Le Libéral ». « Selon les déclarations du Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, une somme de douze millions (12 000 000) de francs CFA aurait été proposée pour l’obtention du récépissé de reconnaissance officielle du parti du sieur Richard Boni OUOROU. Il affirme toutefois n’avoir effectivement perçu que cing millions (5 000 000) de francs CFA. Une perquisition opérée à son domicile a permis la saisie de ladite somme, qu’il présente comme celle reçue du sieur OUOROU.», a précisé le procureur.
Interpellé dans le cadre de l’enquête, Richard Boni OUOROU, président du parti, affirme quant à lui avoir remis au total sept millions (7 000 000) de francs CFA à ce cadre du ministère, en précisant les dates des versements. « Ce dernier, pour sa part, déclare avoir remis au total sept millions (7 000 000) de francs CFA audit Directeur, en trois tranches : un premier versement d’un million (1 000 000) de francs CFA avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux paiements successifs de trois millions (3 000 000) de francs CFA chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025. », a ajouté Mario METONOU.
Les faits reprochés aux mis en cause sont qualifiés de corruption d’agent public, une infraction sévèrement punie par le Code pénal béninois. « Les faits ainsi établis s’analysent en corruption d’agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du code pénal. Le législateur béninois particulièrement sévère sur cette infraction punit aussi bien celui qui fait des dons que celui qui les agrée aux fins d’accomplir un acte entrant dans le cadre de ses fonctions mais non sujet à rémunération. », a rappelé le procureur spécial.
À noter que deux cadres du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique ont été suspendus. Le président du parti « Le Libéral », Richard Boni OUOROU, reste en garde à vue pour la suite des investigations.
Blevert AKAKPO