Le Bénin célèbre cette année le 65ᵉ anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Pour cette nouvelle édition, les autorités béninoises ont surpris en adressant une invitation officielle à deux pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Niger et le Burkina Faso, afin de prendre part aux festivités prévues le 1ᵉʳ août prochain. L’annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji.
Dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes, notamment la fermeture des frontières, la suspension des accords et les méfiances réciproques, cette invitation apparaît comme un geste d’apaisement et un signal d’ouverture adressé aux régimes sahéliens. Depuis plusieurs mois, le président Patrice Talon multiplie les initiatives discrètes pour rétablir le dialogue avec ses voisins. Des émissaires ont été dépêchés à Niamey, des correspondances officielles ont été adressées au général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne. Objectif affiché, maintenir le fil du dialogue, même ténu, face à des menaces communes que sont le terrorisme et l’insécurité transfrontalière.
Le nord du Bénin, touché par des incursions djihadistes, est en première ligne. Pour Cotonou, la coopération régionale dans le domaine sécuritaire n’est plus une option mais une nécessité. En invitant les pays sahéliens à sa fête nationale, le Bénin tente ainsi de poser les bases d’un rapprochement, fût-il symbolique, avec ses partenaires naturels.
Cette initiative intervient alors que les relations avec le Niger restent tendues depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. Le Burkina Faso, également dirigé par une junte militaire, a pris ses distances avec la CEDEAO, à laquelle le Bénin reste attaché. Pourtant, la géographie et les défis sécuritaires imposent une forme de solidarité de fait. Reste à savoir si l’invitation béninoise trouvera un écho favorable à Niamey et Ouagadougou.
Diane ATEKPO