À trois mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, la tension s’accentue entre le pouvoir en place et l’opposition. Plusieurs cadres de l’opposition ont été convoqués par la police suite à des incidents violents survenus dans la commune populaire de Yopougon. Parmi les personnes convoquées figurent des figures majeures telles que Lida Kouassi Moïse, ancien ministre, Damana Adia Pickass, Justin Koua, Blaise Lasm et Dahi Nestor.
Le président exécutif du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Sébastien Dano Djédjé, dénonce une « vague de répression illégale » ciblant son parti et ses militants. Il qualifie ces pratiques de « contraires à la Constitution », estimant que ces actions cherchent à museler l’opposition avant le scrutin. Cette montée des tensions intervient à la veille de la marche pacifique conjointement organisée le 9 août 2025 à Yopougon, par le Front commun PPA-CI et PDCI. Cette manifestation vise à réclamer un dialogue ouvert avec le pouvoir en place et la tenue d’élections libres et inclusives.
L’opposition ivoirienne s’insurge notamment contre l’exclusion de personnalités politiques de premier plan, telles que Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la course présidentielle. Ces exclusions ont ravivé les critiques sur la transparence et l’équité du processus électoral. Tidjane Thiam, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a lancé un appel pressant à la communauté nationale et internationale et dénonce un climat politique « dangereux » qui pourrait compromettre la paix sociale. Il invite à un dialogue national urgent pour apaiser les tensions et garantir la tenue d’élections crédibles. L’opposition exhorte ainsi le gouvernement à restaurer un climat de confiance, à garantir des réformes électorales inclusives et à respecter la liberté d’expression politique.
Narcisse WINSAVI (Stg)