Lancé le 17 septembre 2025, l’Édition 2025 du Forum National de la Jeunesse sur les Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive (FoNaJ DSSR) a clôturé ses travaux dans l’après-midi du vendredi 19 septembre. En marge de cet événement de grande envergure, un panel s’est tenu dans l’une des salles de conférences de l’Espace Pavillon du Lac à Abomey-Calavi. Quatre parlementaires ont effectué le déplacement pour honorer ce rendez-vous avec la jeunesse et échanger autour de la délicate question des droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR).
Modéré par David Sohou, ancien membre du Parlement des Jeunes du Bénin, ce temps d’échanges a permis d’aborder en profondeur les modalités de collaboration entre la Représentation nationale et les Organisations de la Société Civile (OSC), notamment celles portées par les jeunes dans le cadre de la prise en compte de leurs préoccupations relatives à la santé sexuelle et reproductive. Deux femmes et deux hommes, tous parlementaires aguerris, ont répondu aux préoccupations exprimées par une jeunesse engagée et soucieuse de voir ses droits mieux pris en compte.
Des revendications claires pour une collaboration durable
L’essentiel des revendications exprimées par les jeunes participantes et participants lors de cette session portait sur le rôle des députés dans la promotion et la garantie des droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR), les conditions d’établissement et de pérennisation d’une franche collaboration entre parlementaires et jeunesse, ainsi que le devoir de redevabilité de la Représentation nationale au regard des efforts consentis en faveur de la santé sexuelle et reproductive de la couche juvénile. En réponse aux problèmes évoqués, l’Honorable Sofiath SCHANOU a tenu à insister sur la nécessité pour les Jeunes d’éviter à tout prix de « faire la politique de la chaise vide ». « Vous et les différentes Organisations auxquelles vous appartenez devriez rester attentifs à l’actualité parlementaire pour ne manquer aucune occasion d’échanger et d’interagir avec les Députés lors des Sessions parlementaires ouvertes au public et à la Presse. » a-t-elle martelé. À sa suite, l’Honorable Brice FABGBÉMI, a, à l’instar de ses Collègues, davantage insisté sur la nécessité pour les Jeunes de faire du lobby notamment en « construisant de forts réseaux d’influences susceptibles de rappeler constamment à l’attention des Parlementaires à travers des Plaidoyers, l’impérieuse obligation qui pèse sur eux de s’épancher sur les questions relatives à la santé sexuelle et reproductive ».
Vers un cadre permanent de concertation
L’Honorable Yacoubou OROU SÉ GUÉNÉ, dans un langage de franchise a rappelé les défis auxquels le pays fait face actuellement et qui pourraient supplanter l’attention qui sera accordée aux DSSR. « Je veux bien vous promettre que toutes vos doléances seront prises en compte et que le prochain budget sera ficelé en conséquence mais je ne veux pas vous faire de fausses promesses. Vous n’êtes pas sans savoir que des béninois (nos frères et sœurs) surtout dans le Nord sont confrontés aux attaques terroristes et que le Gouvernement est à pied d’œuvre pour la résolution de ce problème majeur afin de garantir à Chacun et Tous, la paix et la sécurité en veillant à assurer la préservation de l’intégrité territoriale de notre pays. La mise en œuvre de ces dispositions revêt donc un caractère prioritaire d’autant qu’il faut être vivant et en paix pour pouvoir réclamer ses droits et en jouir. », a-il affirmé. Renchérissant les propos de son Collègue, l’Honorable Natacha KPOCHAN, après avoir rappelé que le principal rôle de l’Assemblee nationale est de contrôler l’action gouvernementale, n’a pas manqué de prendre l’engagement de militer afin que les préoccupations liées aux DSSR soient davantage pris en compte. « Je regrette que ce Forum et ces échanges se tiennent après les débats autour de l’orientation budgétaire qui ont généralement lieu en Juin. Cependant, je peux vous promettre que mes Collègues et moi qui avons effectué le déplacement aujourd’hui serons plus attentifs à ces préoccupations que vous venez d’exprimer quitte à insister auprès du Gouvernement notamment des Ministres de la Santé et des Affaires Sociales afin que, dans la mesure du possible, les amendements qui seront faits durant la prochaine Session budgétaire permettent de prendre en compte ne serait-ce que les plus significatives et les plus urgentes de vos doléances. ». Par ailleurs, elle a proposé aux Jeunes de faire diligence dans la communication de leurs besoins aux Députés pris individuellement ou ensemble durant l’une ou l’autre Session parlementaire ouverte au public. « J’aurais aimé que vous vous soyez levés très tôt parce que je crains que notre marge de manœuvre ne soit considérablement réduite au regard de la période à laquelle vous nous informez maintenant de vos besoins relativement aux DSSR. Pour pallier ce problème, je suggère que soit créé un Cadre Permanent de Concertation qui vous permettrait de nous rencontrer régulièrement. Ceci vous offrira l’occasion de nous faire part de vos difficultés en général et celles liées aux DSSR en particulier tandis que nous vous rendrons compte des consultations engagées avec le Gouvernement ainsi que de leurs retombées afin que des solutions pérennes et efficaces soient trouvées. » a-t-elle souligné.
JVS salue l’engagement et la créativité de la jeunesse
Lors de son allocution de clôture de ce rendez-vous, porté par le mouvement Billi Now Now Bénin et coordonné par Jeunes Volontaires pour la Santé (JVS), Hermine Bokossa, présidente de JVS, a salué l’ingéniosité des jeunes, leur esprit de mobilisation et leur capacité à dialoguer et à formuler des réponses audacieuses face aux défis persistants liés à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. À noter que les Parlementaires ont salué le courage et l’ingéniosité des OSC qui ont eu l’initiative du FoNaJ et émis le vœu de voir ces cadres d’échanges se perpétuer dans le temps. Les Jeunes se sont réjouis de l’ambiance conviviale qui a prévalu durant les échanges qu’ils ont trouvés intéressants et fructueux. Ils ont donc appelé de tous leurs vœux la matérialisation du Cadre Permanent de Concertation proposé par l’Honorable Natacha KPOCHAN.
Borissel ASSOGBA