La justice algérienne a frappé fort ce lundi 26 mai 2025. Trois anciens prétendants à l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 ont été condamnés à dix ans de prison ferme pour corruption. Le tribunal économique et financier de Sidi M’hamed a reconnu coupables Saïda Baghza, femme d’affaires influente, Belkacem Sahli, ancien ministre et président du parti Alliance nationale républicaine (ANR), ainsi qu’Abdelhakim Hamadi, directeur d’un laboratoire de produits vétérinaires.
Les trois accusés étaient impliqués dans un vaste réseau d’achat et de vente de parrainages, une condition essentielle pour valider une candidature présidentielle en Algérie. La Constitution impose en effet aux candidats de rassembler soit 600 parrainages d’élus, soit 65 000 signatures de citoyens. Les investigations menées depuis août 2024 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont révélé un système bien rodé de corruption électorale, impliquant plusieurs niveaux d’intermédiaires et d’élus locaux. Plus de 50 élus ont avoué avoir perçu entre 20 000 et 30 000 dinars (environ 140 à 200 euros) en échange de leur parrainage. Dix intermédiaires ont également été identifiés, jouant un rôle clé dans la circulation de l’argent entre les candidats et les élus. Le scandale a éclaté à la veille de la campagne présidentielle, provoquant une onde de choc dans l’opinion publique et nourrissant les critiques sur l’intégrité du processus électoral.
En plus des peines infligées aux trois figures politiques, la justice a condamné les deux fils de Saïda Baghza à six ans de prison ferme et à une amende d’un million de dinars (environ 6662 euros). Un troisième fils, actuellement en fuite, a écopé de huit ans de prison. Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre. D’autres accusés ont été condamnés à des peines allant de cinq à huit ans de prison, tandis que certains ont été acquittés.
Diane ATEKPO