passeports diplomatiques Algériens

La crise diplomatique entre la France et l’Algérie prend une nouvelle tournure. Après l’annonce de l’imposition de visas aux ressortissants algériens détenteurs de passeports diplomatiques, les autorités algériennes ont rapidement réagi. Dans un communiqué publié ce lundi 19 mai 2025, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé une réplique sévère.

Les autorités algériennes ont décidé de prendre des mesures à la hauteur de celles prises par la France à leur encontre. Selon le communiqué, le gouvernement algérien a décidé de prendre des mesures de réciprocité, proportionnelles à celles prises par la France. « Le Gouvernement algérien suit avec un grand étonnement les développements intervenus récemment dans la communication française au sujet de la problématique des visas d’une manière générale et de celle de l’exemption des passeports diplomatiques et de service de cette procédure d’une manière particulière », peut-on lire dans le texte signé par le ministre des Affaires étrangères. L’exécutif algérien se dit prêt à répondre par « une application stricte de la réciprocité », dénonçant le manquement de la France à ses obligations et engagements.

Le communiqué va plus loin, accusant Paris d’instrumentaliser certains médias dans cette affaire. « La communication française à ce sujet semble relever désormais d’une pratique curieuse et douteuse consistant à organiser grossièrement des fuites à des médias savamment sélectionnés par les services du ministère français de l’Intérieur et de la Direction générale de la police française. » affirme le ministre. Les autorités algériennes dénoncent également le canal de communication utilisé, qualifié d’inhabituel et contraire aux usages diplomatiques. Elles affirment n’avoir reçu aucune notification officielle concernant l’imposition de visas « C’est désormais par ce canal inhabituel que sont annoncées les décisions françaises dans un irrespect total pour les usages diplomatiques consacrés et dans une violation, toute aussi totale, des dispositions de l’Accord algéro-français de 2013 organisant l’exemption de visas au profit des détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Et de fait, jusqu’à ce jour, et en contravention flagrante notamment avec les dispositions de l’article 8 de cet Accord, l’Algérie n’a été rendue destinataire d’aucune notification officielle française par le seul et unique canal qui vaille dans les relations entre États, en l’occurrence le canal diplomatique », précise le communiqué.

Le ministère algérien des Affaires étrangères appelle la France à prendre ses responsabilités, soulignant que Paris serait la première partie à avoir violé l’Accord de 2013. Le texte réfute également l’allégation française selon laquelle l’Algérie aurait manqué à ses engagements. L’Algérie rappelle que c’est la France qui avait initié la signature de cet accord, dès 1990, affirmant ne tirer aucun avantage particulier de son existence « Aujourd’hui comme hier, l’Algérie n’a aucun intérêt particulier ni attachement significatif à cet Accord. Elle prend dûment acte de ce qui s’apparente à une suspension de fait de l’Accord de 2013, sans respect des procédures prévues, et y répondra par une application stricte de la réciprocité », indique la note. À noter que les relations entre Alger et Paris se sont fortement détériorées depuis l’été 2024, notamment sur fond de reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, un sujet particulièrement sensible pour l’Algérie.


Blevert AKAKPO

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