Angela Kpeidja
Dans une publication poignante postée sur sa page Facebook, le lundi 07 juillet 2025, la journaliste béninoise Angela Kpeidja a laissé éclater une profonde détresse. Celle qui, depuis plus de vingt ans, s’est imposée comme une figure de la lutte contre les violences basées sur le genre, se livre sans filtre sur son état de fatigue physique, psychologique et morale.

« Je ne suis pas un robot… Je suis faite de sang et de chair comme chacun de vous ! », écrit-elle d’entrée, comme pour rappeler que derrière l’image publique de femme forte, il y a une personne humaine, vulnérable et souvent oubliée. Angela Kpeidja revient dans son message sur ses années de dévouement au service de l’information et du bien-être social, notamment dans le domaine de la santé et des droits humains. « Pendant plus de 20 ans, j’ai servi sur les écrans et à la radio, la cause de votre bien-être, sans un seul scandale », rappelle-t-elle. Elle évoque notamment le rôle central qu’elle a joué dans le combat contre les violences sexuelles au Bénin, citant entre autres la création de l’Institut National de la Femme. « Même si je n’ai pas créé l’INF, j’ai été le couloir emprunté pour aller à sa création… » a fait savoir la journaliste. Un engagement qui a permis, selon elle, à de nombreuses victimes, des mères, sœurs, filles et tantes, d’obtenir justice. « Il n’y a pas de trophée à clamer qu’on a été violée ou harcelée, mais je l’ai fait pour vous… » a-t-elle ajouté.

Malgré son combat, Angela Kpeidja dit faire face à une incompréhension générale, des critiques féroces, et même de la haine. « Je reste malgré tout la folle du Bénin, la femme de tous les maux, celle que vous voulez voir à terre… » écrit-elle, en dénonçant l’hostilité dont elle est victime, jusqu’au sein de sa propre famille. Elle affirme même être traitée de menteuse et d’inventrice de fausses histoires, allant jusqu’à dire que ses propres enfants l’insultent en ligne. Elle évoque aussi une maladie invisible qui mine son corps dans le silence, sans donner plus de détails, mais laissant deviner une souffrance profonde. L’un des passages les plus troublants de sa publication est sans doute celui où elle s’adresse à ceux qui parleraient d’elle après sa mort : « Surtout à mon départ, que personne ne s’exclame : “elle était…” Silence radio s’il vous plaît, sinon même dans la tombe, je vous hanterai ! »  Il est important de rappeler que Angela Kpeidja a marqué le paysage médiatique et social béninois. Sa voix, même brisée, reste celle de nombreuses autres femmes qui, grâce à elle, ont retrouvé la leur.

Diane ATEKPO

dbmedias
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