Les autogares sont des lieux où les véhicules de transport en commun se regroupent pour offrir un service centralisé aux voyageurs. Dans la partie septentrionale du Bénin, l’autogare Albarika de Parakou (A-Gap), le plus grand parking de la ville, est aujourd’hui le théâtre de tensions croissantes. Le racolage y est devenu une source de désordre et de danger pour les usagers. Sur place, notre reporter a tendu son micro à plusieurs voyageurs, visiblement excédés par l’ambiance qui y règne.
Au cœur de Parakou, troisième ville du Bénin et carrefour commercial stratégique du Nord, l’autogare Albarika est le principal point de départ pour les voyageurs en direction des différentes régions du pays. Mais derrière l’effervescence quotidienne, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur notamment le comportement agressif de certains racoleurs à la recherche de clients. Cris, bousculades, agressions verbales et concurrence sauvage entre racoleurs. Les témoignages recueillis sont édifiants. Alphonse Dansi, un client régulier, partage sa frustration « Je suis très choqué par leur comportement. Ils tirent la moto du zém avec force, nous bousculent comme si on était en état d’arrestation. » Même constat chez Hermann Toumoudagou « Le racolage en soi n’est pas mauvais, mais quand ça devient de l’agression, c’est dangereux pour tout le monde. Ils empêchent les conducteurs de circuler librement, ça peut provoquer des accidents », souligne-t-il. Encore secouée par une mésaventure récente, Hermine Tossou, une voyageuse, témoigne avec émotion « J’avais déjà fait ma réservation. En arrivant au parking, ils m’ont bousculée ; on a failli tomber avec le zém. Je ne savais même pas qui avait pris mon sac. À la fin, je les voyais se battre à distance en tirant dessus. C’est inacceptable. »
La nécessité d’instaurer des mesures de sécurité
Ces incidents récurrents soulèvent des interrogations sur l’absence de régulation et de dispositifs de sécurité efficaces. Les conducteurs de taxis-motos, appelés zémidjans, dénoncent également les perturbations constantes qui entravent leur travail. Face à cette situation, usagers et transporteurs en appellent aux autorités locales et aux forces de sécurité pour qu’un encadrement plus strict soit mis en place. Si le racolage peut être toléré dans un cadre réglementé, ses dérives vers l’agression et l’incivisme mettent en péril la sécurité de tous. L’autogare Albarika doit redevenir un lieu de transit sûr et accueillant, et non un champ de tension permanent.
Christian NEKITOPA (Coll)