Assemblee nationale beninoise

L’Assemblée nationale du Bénin a adopté à l’unanimité une nouvelle loi encadrant le secteur de la microfinance. Ce texte, salué par les députés de toutes tendances, introduit des innovations majeures destinées à renforcer la gouvernance, élargir les activités autorisées et mieux protéger les bénéficiaires. Une réforme ambitieuse qui marque une étape clé dans la structuration de ce secteur jugé stratégique pour l’inclusion financière et le développement économique du pays.


Présentée par la Commission des finances, la loi n°2025-14 impose désormais aux institutions de microfinance (IMF) de se doter d’un Conseil d’administration, une mesure inédite destinée à professionnaliser leur gestion. Le texte précise également les responsabilités de l’autorité de tutelle, fixe un capital social minimum et élargit le champ des activités autorisées aux IMF. Il introduit par ailleurs des exigences comptables renforcées, la finance islamique, et des mécanismes spécifiques pour le traitement des structures en difficulté.

Au cours des débats, plusieurs députés ont souligné l’urgence de mieux encadrer un secteur en pleine expansion, mais parfois sujet à des dérives préoccupantes. Abou Torou, du groupe Union progressiste le Renouveau, a évoqué la prolifération des cas de surendettement : « Le secteur de la microfinance au Bénin mérite d’être bien encadré, surtout lorsqu’on voit des bénéficiaires aller d’institutions de microfinance en institutions de microfinance et au finish se surendetter. » Il a proposé la mise en place d’une plateforme commune pour suivre les bénéficiaires et éviter les abus.

Pour Benoît Dègla, du Bloc Républicain, la loi vient à point nommé. Il a appelé à l’harmonisation des garanties exigées par les IMF et dénoncé la lenteur dans l’octroi de crédits. « Malgré la lutte qui se mène, il y a encore des IMF qui sont toujours dans l’informel », a-t-il regretté. De son côté, la députée Hélène Olossoumaï, du parti Les Démocrates, a salué l’initiative, y voyant un signal fort en faveur de l’économie populaire et des petits entrepreneurs.

D’autres parlementaires ont insisté sur la nécessité de protéger les IMF face aux clients de mauvaise foi. Un délai de douze mois a été accordé aux institutions pour se conformer aux nouvelles règles, contenues dans un texte de 173 articles répartis en dix titres.


Diane ATEKPO

dbmedias
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