La cité historique de Nikki a vibré du 5 au 7 septembre 2025 au rythme de la Gaani, l’une des plus anciennes fêtes culturelles du Bénin. Des milliers de participants, venus du pays et de la diaspora, ont convergé vers la capitale du royaume Baatonu pour prendre part à ce rendez-vous important où se mêlent ferveur spirituelle, faste royal et diversité culturelle.
Rassemblement identitaire des peuples Baatonu, Boo et Peulhs, l’événement a permis d’honorer les ancêtres tout en assurant la transmission des valeurs culturelles aux générations futures. Visiteurs étrangers, têtes couronnées, sages, dignitaires, élus locaux et membres du gouvernement ont tous répondu présent. La Gaani a su démontrer cette année encore sa vitalité et sa capacité à se réinventer. De la foire de la Gaani à la cérémonie Kayessi, en passant par les prestations artistiques, culturelles et sportives, la sortie des tambours sacrés, le parcours rituel du roi et les courses de chevaux, l’ensemble des activités s’est déroulé dans une atmosphère festive, placée sous le signe de Sa Majesté Sero Torou Touko Sari. Les concerts organisés en marge des cérémonies ont attiré une foule indescriptible, donnant à Nikki l’allure d’une capitale culturelle. Un colloque scientifique a également mis en avant la contribution de cette fête au développement socio-économique du Bénin, confirmant son rôle de levier identitaire et de moteur de cohésion sociale. En effet, cette édition a particulièrement illustré la volonté des autorités de créer un cadre où modernité musicale et traditions ancestrales se rencontrent.
Il convient de rappeler que la cérémonie Kayessi a renforcé la dimension sacrée de la Gaani. La reine-mère Yon Kongui a procédé au rasage des têtes des princes et princesses du royaume, venus de plusieurs localités. Ce geste ancestral, empreint de solennité, illustre l’importance de la transmission des valeurs culturelles et spirituelles, ainsi que le respect dû aux traditions.
Patrice Sowanou (Stg)