La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a été le théâtre, ce lundi 19 mai 2025, d’une affaire aussi insolite qu’intrigante. Un homme a été accusé d’avoir simulé sa propre mort pour soutirer plusieurs millions à un homme d’affaires français. Une escroquerie aux allures de scénario hollywoodien qui soulève des questions sur les méthodes toujours plus audacieuses des cybercriminels.
Le prévenu, un jeune Béninois au profil encore flou, aurait mis en scène son décès pour échapper à son partenaire d’affaires avec qui il entretenait une relation professionnelle basée sur la confiance. Selon l’accusation, il aurait escroqué pas moins de 53 millions de francs CFA, en laissant croire à sa disparition soudaine. La supercherie aurait été annoncée à la victime par l’intermédiaire d’un complice, présenté comme un proche du prétendu défunt. Pour donner corps à la rumeur, des photos de la messe d’enterrement, de la tombe et même du cercueil ont été envoyées à l’homme d’affaires français. Mais le doute s’est installé. Soupçonneux, le Français a mandaté son avocat au Bénin, lequel a porté l’affaire devant la justice. C’est ainsi que la mascarade a été dévoilée et que le « mort » a été arrêté… bien vivant. Face au juge, ce lundi, l’accusé, qui comparaissait pour la deuxième fois, a maintenu sa version : il nie avoir simulé sa mort. Mais un échange a semé davantage le trouble dans la salle. « Quel est le nom du prêtre qui a célébré votre messe de corps présent ? », lui a lancé le juge. Silence embarrassé. Aucune réponse. En guise d’explication, le prévenu a déclaré qu’il travaille dans la sous-traitance de véhicules de mariage, sans convaincre les magistrats. L’audience a été brève et l’affaire renvoyée au 23 juin 2025 prochain.
Diane ATEKPO