Un tribunal fédéral de Californie a condamné la compagnie aérienne American Airlines à indemniser à hauteur de 11 millions de dollars un passager victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en plein vol, pour n’avoir pas bénéficié d’une assistance rapide. Selon les documents judiciaires cités par les médias américains, le pilote « a rejeté ses inquiétudes » et « plaisanté » avec le passager.
Les faits remontent au 8 novembre 2021, lors d’un vol reliant Miami (États-Unis) à Madrid (Espagne). À bord de l’appareil, Jesús Plesencia, 67 ans, accompagné de son épouse Marcella Tavantzis, a été victime d’un accident ischémique transitoire alors que l’avion se trouvait encore à la porte d’embarquement. Alertés, le pilote et un membre de l’équipage ont été prévenus de la situation, mais la procédure imposant la consultation immédiate d’un médecin n’a pas été respectée. Le pilote aurait même minimisé les inquiétudes, plaisantant avec le passager avant de procéder au décollage. Au cours du vol, l’état de santé de Jesús Plesencia s’est brusquement aggravé, provoquant une seconde attaque neurologique beaucoup plus grave. Le personnel médical a fini par intervenir, mais l’appareil n’était pas équipé du matériel nécessaire pour assurer une prise en charge adéquate. À l’atterrissage à Madrid, le passager a été transféré d’urgence à l’hôpital, où il a passé trois semaines en soins intensifs avant d’être rapatrié aux États-Unis. Depuis, son état reste critique. Il ne peut plus parler, écrire, ni marcher et dépend totalement de « l’assistance de son entourage pour les gestes du quotidien », souligne la plainte déposée en 2023 par son épouse.
Après deux ans de procédure, la justice américaine a estimé que la compagnie avait failli à son obligation d’assistance en négligeant les signes avant-coureurs. Elle a ainsi condamné American Airlines à verser 11 millions de dollars en guise de dédommagement. Aux dernières nouvelles, la compagnie aérienne a réagi et envisage d’interjeter appel de la décision.
Patrice Sowanou (Stg)