La contestation contre la réforme des retraites et la politique budgétaire a pris une ampleur nationale. À Paris comme dans plusieurs villes de France ce jeudi 18 septembre 2025, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues à l’appel des syndicats. La mobilisation, marquée par de fortes tensions, s’est soldée par des interpellations, des placements en garde à vue et plusieurs blessés, dont des membres des forces de l’ordre.
L’ampleur de la mobilisation a surpris jusque dans les rangs des organisateurs. Les autorités ont comptabilisé plus de 506 000 manifestants dans toute la France, dont 55 000 à Paris, tandis que la CGT en a recensé « plus d’un million » en fin d’après-midi. Au total, 260 rassemblements ont eu lieu à travers le pays, perturbant fortement des secteurs essentiels tels que les écoles, les crèches, les bibliothèques, les piscines, les transports et les usines. À Nice, par exemple, la CGT a recensé plus de 20 000 participants, un record jamais atteint depuis 2010. Face à l’afflux, un second itinéraire a dû être improvisé entre la Place de la République et la Place de la Nation. S’exprimant devant la presse, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a dénoncé la réforme des retraites et appelle le gouvernement à répondre à la « démonstration de force » du 18 septembre. « Il n’y aura pas de stabilité gouvernementale sans justice sociale », a-t-elle déclaré, exigeant l’abrogation du texte et une révision du budget 2026. « Nous voulons de la justice, nous voulons que ce budget Bayrou, ce musée des horreurs, soit enterré définitivement. », a-t-elle indiqué.
Rappelons que la journée du 18 septembre s’est soldée par 309 interpellations, 134 placements en garde à vue et 26 policiers ou gendarmes blessés. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des individus cagoulés venus perturber le cortège, mais les syndicats, prévoient de se retrouver le dimanche 21 septembre pour définir la suite du mouvement.
Patrice SOWANOU (Stg)