La Cour pénale internationale (CPI) pourrait bientôt être saisie pour des mauvais traitements infligés à des ressortissants espagnols à Gaza. L’annonce a été faite à travers une interview accordée par le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, le lundi 6 octobre 2025. L’autorité affirme que des citoyens espagnols ont subi des traitements abusifs à la suite de l’interception en mer de la flottille humanitaire Global Sumud par les forces israéliennes.
Le gouvernement espagnol envisage de porter l’affaire devant la CPI. « Toute violation d’un droit fondamental mérite une réponse judiciaire », a déclaré Fernando Grande-Marlaska sur la chaîne TVE. Madrid compte utiliser tous les moyens légaux pour établir les responsabilités pénales. Selon le ministre, intercepter des navires dans les eaux internationales constitue une « privation de liberté absolument illégale ». « Je suis préoccupé en tant que ministre, en tant que citoyen espagnol, et tout simplement en tant qu’homme, par toute violation d’un droit fondamental, évidemment. Mais il existe aussi des voies légales : la Cour pénale internationale et, bien sûr, les tribunaux espagnols lorsque cela concerne des citoyens nationaux », a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, souligne que l’Espagne reste pleinement engagée dans la défense des droits de ses citoyens. La priorité actuelle est le rapatriement des 28 derniers membres de la flottille, après que 21 autres ont déjà regagné le territoire espagnol. Par ailleurs, les Nations Unies ont également exprimé des préoccupations concernant les mauvais traitements infligés aux détenus de la flottille Global Sumud. Les forces navales israéliennes avaient intercepté plus de 470 activistes de diverses nationalités. Les Espagnols revenus ont décrit des conditions de détention très difficiles : privation de contact avec leurs familles, absence d’accès à des avocats, et traitements médicaux vitaux comme l’insuline pour deux personnes diabétiques administrés seulement après trois jours. Des actes d’intimidation ont également été signalés, notamment des intrusions d’agents armés accompagnés de chiens et des privations de sommeil.