Dina Boluarte n’est plus présidente du Pérou. Les principales forces politiques de l’Assemblée péruvienne ont déposé des motions de destitution contre la dirigeante du pays. Un vote majoritaire a été organisé dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre 2025. 87 des 122 membres de l’Assemblée ont approuvé sa destitution.
Dans un climat d’instabilité politique, le Parlement péruvien a ainsi procédé à la révocation de Dina Boluarte, après trois années passées au pouvoir. « La destitution de la présidente a été approuvée », a déclaré José Jeri, président du Parlement. Selon lui, l’ancienne cheffe de l’État avait la possibilité de se défendre ou de se faire représenter par un avocat. Dina Boluarte avait déjà été visée par plusieurs tentatives de destitution, fondées sur une présumée incapacité morale permanente à exercer ses fonctions. Les partis de droite et d’extrême droite, qui la soutenaient jusqu’alors, l’ont tous lâchée.
Privée de son immunité, elle est désormais exposée à d’éventuelles poursuites judiciaires susceptibles de la conduire en prison. Le Pérou traverse une période d’instabilité chronique. Six présidents se sont succédé en moins de neuf ans. Dina Boluarte avait accédé au pouvoir après la destitution de Pedro Castillo, dans un contexte de violences qui avaient fait au moins 50 morts à l’époque. Son mandat s’est inscrit dans une dynamique de perte de popularité. Il a été marqué par plusieurs scandales, notamment le « Rolexgate », impliquant la possession de bijoux et d’objets de valeur non déclarés. À noter que le président du Parlement devrait assurer l’intérim jusqu’aux élections générales prévues en avril 2026.
Patrice Sowanou (Stg)