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Dans une société où la sexualité des personnes âgées est ignorée, le silence culturel autour du désir passé un certain âge expose de nombreux seniors à des risques réels, notamment en matière de santé. Dans l’imaginaire collectif, passé 60 ans, le désir sexuel s’éteint, la vie intime s’efface, et les préoccupations se tournent uniquement vers la retraite et la santé physique. Pourtant, la réalité est bien différente : beaucoup de personnes âgées continuent à avoir une vie sexuelle active. Mais dans un climat de silence et de tabous, elles se retrouvent souvent seules, mal informées et peu protégées.


Une sexualité cachée mais bien réelle


Grâce à l’amélioration de la santé, à l’accès à certains traitements et à l’évolution des mentalités, la sexualité ne s’arrête pas avec l’âge. Qu’ils soient en couple, veufs ou divorcés, de nombreux seniors vivent encore une intimité affective et sexuelle. Pourtant, cette réalité est rarement évoquée dans les médias, les familles ou les centres de santé. L’absence de reconnaissance de cette sexualité pousse les personnes âgées à la vivre dans la discrétion, voire la culpabilité. Et cette invisibilité devient dangereuse quand elle empêche l’accès à la prévention, à l’information ou à des soins adaptés.


Le poids des tabous culturels


Dans de nombreuses cultures africaines, parler de sexualité après un certain âge est perçu comme honteux ou déplacé. Le sujet est évité dans les familles, ignoré dans les débats publics, et même parfois esquivé dans les consultations médicales. Ce poids du regard social conduit à une double invisibilité : les seniors n’osent pas poser de questions, et les professionnels de santé ne les abordent pas spontanément. Résultat : dépistage tardif, absence d’usage du préservatif, manque d’information sur les risques d’infections sexuellement transmissibles (IST), etc.


Un risque sanitaire sous-estimé


Les études internationales montrent pourtant une augmentation des IST chez les personnes âgées. Dans certains pays, les cas de syphilis, de chlamydia ou de VIH chez les plus de 60 ans sont en hausse. En Afrique, les données sont rares, mais les professionnels de santé commencent à alerter sur une tendance similaire. Le risque n’est pas lié à la fréquence des rapports, mais à l’absence de protection et à l’ignorance des dangers. Beaucoup de seniors ne se sentent pas concernés, notamment après la ménopause, lorsque le risque de grossesse disparaît.


Parler pour protéger


Il est temps de briser le silence. La sexualité des seniors, mérite d’être reconnue, accompagnée et protégée, comme celle de toute autre tranche d’âge. Cela implique :

  • Des campagnes de sensibilisation plus inclusives,
  • Une formation des soignants pour aborder la question sans gêne,
  • Et la création d’espaces de dialogue pour libérer la parole.

Reconnaître que le désir ne s’arrête pas à 60 ans, c’est offrir aux aînés un droit fondamental : celui de vivre pleinement leur intimité, en toute sécurité, avec respect et dignité.


Diane ATEKPO

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