Le climat politique s’échauffe à l’approche des élections présidentielles en Tanzanie. Le tribunal d’instance de Kisitu, à Dar es Salaam, a repris ce lundi 6 octobre 2025 le procès du chef de l’opposition, Tundu Lissu, accusé d’incitation à la rébellion par ses discours.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2020, où il était arrivé en deuxième position, Tundu Lissu fait de nouveau face à la justice. Arrêté en avril dernier, il est poursuivi pour avoir, selon les autorités, tenu des propos « susceptibles de troubler l’ordre public ». L’opposant, qui a comparu pour la première fois le 19 mai 2025, rejette en bloc ces accusations, qu’il qualifie de « manœuvres politiques » visant à l’écarter du scrutin à venir. Dans un contexte de fortes tensions, la Commission électorale a refusé de valider l’inscription de son parti, le CHADEMA, tandis que le tribunal a interdit la retransmission en direct des audiences, évoquant la nécessité de protéger les témoins.
Face à lui, la présidente Samia Suluhu Hassan, au pouvoir depuis 2021, brigue un nouveau mandat. Les observateurs estiment que cette affaire pourrait peser sur la crédibilité du processus électoral, déjà critiqué par plusieurs organisations de défense des droits humains.
Patrice Sowanou (Stg)