Interpellée le 17 septembre 2025 à son domicile, Marguerite Gnakadé, ancienne ministre des Armées togolaises, a été placée sous mandat de dépôt à la prison civile de Lomé. Deux jours plus tard, elle a été déférée devant un juge qui a ordonné son incarcération.
Les autorités togolaises rompent le silence sur l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées Marguerite Gnakadé. Dans un communiqué lu à la télévision nationale togolaise (TVT), Talaka Mawama, procureur de la République, évoque « des agissements réitérés constitutifs d’atteintes à la sûreté de l’État » reprochés à l’ex-ministre. Selon l’autorité judiciaire, Marguerite Gnakadé est poursuivie pour plusieurs chefs d’accusation, notamment « incitation à la révolte contre l’autorité de l’État, publication de fausses nouvelles de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées, trouble aggravé à l’ordre public et entrave au bon fonctionnement de la justice ». La mise en cause aurait détruit un « élément de preuve » pendant sa garde à vue, précise le communiqué.
La défense, pour sa part, affirme n’avoir aucune nouvelle de Marguerite Gnakadé depuis sa mise en détention préventive. « Je n’ai pas eu de nouvelles depuis son déferrement devant le juge vendredi », déclare Me Elom Koffi Kpadé. À l’en croire, aucune preuve solide ne vient étayer les accusations portées contre l’ex-ministre. « On essaie juste de faire taire des voix qui dérangent. En réalité, il s’agit d’un procès politique », a-t-il ajouté.
Pour rappel, Marguerite Gnakadé est connue pour ses prises de position critiques envers le régime de Faure Gnassingbé. Elle se serait livrée à des « appels séditieux à l’armée » entre les mois de juillet et septembre 2025, période durant laquelle elle aurait rencontré à plusieurs reprises une autre figure contestataire du pouvoir, le chanteur Aamron, de son vrai nom Narcisse Tchala Essowè.
Carmel SOSSOU-COUSSI (stg)