Pendant trois jours, des populations togolaises sont descendues dans la rue à la suite d’appels lancés sur TikTok par plusieurs artistes et influenceurs. Ces manifestations, sévèrement réprimées par les forces de l’ordre, ont engendré d’importants dégâts matériels et humains, ainsi que de nombreuses arrestations. Les personnes interpellées ont été présentées à la justice et condamnées le vendredi 4 juillet 2025.
Au total, 31 personnes ont été arrêtées les 26, 27 et 28 juin 2025 pour « troubles aggravés à l’ordre public ». Présentés devant le tribunal de grande instance de Lomé, 19 prévenus ont été condamnés à 12 mois de prison, dont 11 avec sursis. Ces manifestations ont également coûté la vie à cinq personnes, repêchées sans vie dans des cours d’eau. Pour faire la lumière sur ces événements, le parquet spécial a annoncé, via la télévision publique, l’ouverture d’une enquête le dimanche 6 juillet 2025. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des forces de l’ordre frappant des manifestants à mains nues à l’aide de matraques. Des images qui ont suscité l’indignation des internautes et interpellé la communauté internationale sur les méthodes des forces de sécurité.
Alors que les élections municipales sont prévues pour le 17 juillet 2025, un nouvel appel à manifester contre le pouvoir en place a été lancé. Les populations sont invitées à descendre dans les rues les 16 et 17 juillet. Face à la tension grandissante, plusieurs partis d’opposition et membres de la société civile demandent le report du scrutin. Pour rappel, les revendications portées par les manifestants concernent notamment la hausse du prix de l’électricité, les arrestations d’opposants et la réforme constitutionnelle de 2024.
Blevert AKAKPO